À l’instar de 2022, l’année 2023 a été une année exceptionnelle pour l’EVAM. Le nombre de personnes prises en charge par notre établissement est resté au-dessus de 11600 tout au long de l’année, atteignant un pic de 12614 en décembre. Le nombre de mineurs non accompagnés a continué de fortement augmenter, passant de 186 fin 2022 à 382 au 31 décembre 2023. Le nombre de personnes hébergées a également progressé de plus de 1100. Cela signifie davantage de structures d’hébergement collectif, d’appartements, de travaux, de logistique et d’infrastructures informatiques, mais aussi une augmentation du personnel pour répondre aux besoins croissants et assurer un accompagnement professionnel et une assistance conforme au cadre légal pour tous nos bénéficiaires.
Je tiens à exprimer mes chaleureux remerciements à toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs qui ont rendu possible que nous relevions positivement les nombreux défis que nous avons rencontrés. Ces défis persistent, le SEM prévoyant une nouvelle intensification des flux migratoires pour la deuxième moitié de 2024.
En dépit d’un marché du travail difficile, caractérisé par un manque de main-d’œuvre qualifiée, l’EVAM a réussi à recruter plusieurs centaines de nouveaux collègues dans tous les métiers confondus. Cela représente un exploit et témoigne, à mon sens, que malgré les contraintes, les exigences et les inconforts, il est attractif, intéressant et valorisant de travailler pour notre établissement.
Au cours de l’année, de nombreux partenariats se sont intensifiés ou ont été créés, que ce soit avec les communes – je salue en particulier les discussions très constructives avec l’Union des Communes Vaudoises (UCV) et l’Association des Communes Vaudoises (AdCV) concernant les défis de l’hébergement – les bénévoles et, plus largement, le monde associatif, les nombreuses personnes qui continuent à héberger des migrants chez elles, ainsi que les différents services de l’État avec lesquels nous collaborons et qui nous appuient.
Pour l’année en cours, l’adaptation de nos structures à l’évolution des besoins, toujours à la hausse pour l’instant, reste bien entendu un défi de premier plan. Cela ne doit pas occulter d’autres enjeux pour les mois à venir. J’en citerai ici quelques-uns :
L’intégration de nos bénéficiaires dans la société et l’économie de notre pays doit continuer à faire l’objet d’efforts particuliers. Nous déployons ainsi une approche ciblée pour les personnes provenant d’Ukraine, afin d’augmenter significativement leur intégration sur le marché de l’emploi, conformément à l’objectif fixé par le Conseil fédéral. Une attention particulière est portée aux difficultés et obstacles rencontrés par les femmes dans leurs efforts d’intégration. Dans ce contexte, la création prochaine d’un centre de vie enfantine permettra à la fois de socialiser les enfants en âge préscolaire, de former des personnes migrantes aux métiers de la petite enfance et de permettre aux parents de suivre des cours ou des mesures en vue de leur intégration.
Ensuite, avec nos partenaires, principalement la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) et le Service des curatelles et tutelles professionnelles (SCTP), nous mettons en œuvre une ambitieuse feuille de route autour de la protection, de l’accompagnement et de la prise en charge des mineurs non accompagnés. Ces travaux, qui ont commencé, vont durer jusqu’à l’été 2025. Il s’agit notamment de revoir les concepts socio-éducatifs dans une démarche coopérative et participative.
Enfin, nous accordons une importance croissante à la santé, à la sécurité et à la qualité de vie au travail. Une démarche d’analyse, qui aboutira à un plan d’action concernant les risques psychosociaux, est actuellement en cours avec des spécialistes d’Unisanté. Il s’agit d’assurer à nos collaboratrices et collaborateurs un environnement de travail propice à leur épanouissement, dans une mission qui fait sens et avec des relations sereines entre collègues et avec la hiérarchie. En effet, nous devons non seulement continuer à attirer de nouveaux talents, mais également tout faire pour conserver les collègues qui nous apportent leurs compétences et leur engagement.
Erich Dürst
Directeur de l’EVAM
Toutes les données sont au 31.12.2023.
collectif
contre 2635 au 31.12.2022
mineurs non accompagnés
contre 164 au 31.12.2022
dont 474 recrutements en 2023
Cette carte recense les structures d’hébergement ainsi que les antennes administratives de l’EVAM au 31.12.2023. Au total, l’EVAM gère 38 structures d’hébergement collectif, 19 structures pour mineurs non accompagnés, une structure d’hébergement temporaire, trois antennes administratives, deux bureaux régionaux ainsi qu’une antenne administrative d’aide d’urgence.
structures d’hébergement collectif
structures pour mineurs non accompagnés
abris PCI
structure d’hébergement temporaire
antennes administratives d’aide d’urgence
antennes administratives
bureaux régionaux
Toutes les données sont au 31.12.2023.
L’année 2023 est marquée par la continuation du conflit en Ukraine, d’une part, mais également par une nette augmentation de mineurs non accompagnés (MNA) accueillis par l’EVAM, ces derniers passant de 186 en décembre 2022 à plus de 380 en décembre 2023. Au final, le nombre de bénéficiaires assistés par l’EVAM s’élève à 12 614 pour 2023, contre 11 645 l’année précédente.
Ce contexte alourdi pèse logiquement sur les dépenses et le financement de l’activité de l’EVAM nécessaires à l’accompagnement des bénéficiaires qui lui sont confiés. Ainsi, le financement cantonal accordé en 2023 culmine à un montant de 326.8 millions, un nouveau record dans l’histoire de l’établissement.
Sans surprise, les charges d’exploitation dans leur globalité ont bondi, passant de 236 millions sur le précédent exercice, à 352.3 millions à la fin de l’exercice 2023. Parmi celles-ci, il n’étonnera pas que les prestations d’assistance, d’hébergement et d’encadrement représentent une part majoritaire de l’inflation, terminant à 242.9 millions dépensés. Les charges liées au personnel, de leur côté, se montent à 94 millions contre les 61.3 millions dépensés à la fin de l’année précédente.
De leur côté, les produits – hors financement cantonal – s’élèvent à 26.7 millions, compensant le différentiel entre charges de l’exercice et financement cantonal. Ces produits augmentent de plus de 4 millions par rapport à l’exercice précédent, sous l’effet des produits d’hébergement (+1.8 millions) mais également des revenus des requérants (+0.9 million).
En ce qui concerne la rénovation du parc immobilier de l’EVAM, ce sont au total près de 1.6 millions de travaux qui ont été réalisés, principalement à destination d’un bâtiment du parc immobilier sis à Lausanne. Le financement de ces rénovations reste cautionné par l’octroi d’une garantie étatique accordée par décret au printemps 2018, permettant de contracter les emprunts nécessaires.
Au 31 décembre 2023, le compte de résultat affiche un excédent de recettes d’un montant de CHF 1 094 986.81. Dès l’approbation des comptes par le Conseil d’Etat, ce résultat sera affecté au Fonds d’égalisation, portant ainsi son nouveau solde à CHF 7 923 580.33.
N.B.
La forme masculine utilisée dans ce document désigne toutes les personnes, sans distinction de genre, dans le seul objectif d’alléger le texte.
Les valeurs correspondent au dernier jour de l’année ou du mois, sauf indication contraire.