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L’approche immeuble : un dispositif de proximité pour renforcer le vivre-ensemble

Depuis 2020, l’EVAM œuvre pour favoriser le vivre-ensemble et la cohésion sociale au sein des immeubles d’habitation où résident des bénéficiaires. Portée par une coordination interprofessionnelle, cette approche s’appuie sur l’ancrage de terrain des coordinateur·trices régionaux·ales, attentif·ves tant aux besoins individuels des habitant·es qu’aux dynamiques collectives, parfois sources de tensions.

Ce travail de proximité permet d’identifier précocement des situations sensibles et d’y répondre de manière adaptée. Un dispositif de médiation, de sensibilisation aux règles de vie collective, ainsi que l’organisation de temps d’échange et d’informations thématiques à destination des habitant·es, contribuent à prévenir les conflits, à apaiser les tensions et à renforcer les relations de voisinage. 

S’appuyant sur les retours encourageants du projet pilote initial, débuté dans le district de la Broye-Vully, cette approche a été répliquée dès 2021 dans plusieurs districts du Canton de Vaud, puis généralisée en 2024 aux 37 immeubles en propriété ou en location de l’EVAM. Initialement centrée sur la dynamique interne des lieux d’habitation, elle s’est progressivement étendue à leur environnement immédiat. Cet élargissement a favorisé le dialogue avec le voisinage et la mise en place de collaborations avec des partenaires locaux. Cette ouverture vise à renforcer l’intégration des personnes migrantes à travers des activités collectives et des événements de quartier.

Illustration à Yverdon : un nouvel équilibre grâce à la mixité

Un immeuble situé au cœur d’Yverdon, composé de studios, accueillait principalement des hommes. L’absence de mixité et les tensions internes ont affecté l’image du lieu, tant auprès des personnes migrantes que dans le quartier. En 2024, le site a connu une évolution significative avec l’arrivée de nouvelles personnes, notamment 21 femmes, dans le contexte de la crise ukrainienne. Cette nouvelle mixité a suscité des tensions initiales, que plusieurs actions de médiation et de cohésion ont permis d’atténuer.

Relancé en janvier 2024, le « Café du 7e » est devenu un rendez-vous bimensuel favorisant les échanges entre les habitant·es. Ce moment convivial accueille ponctuellement des partenaires sociaux, médicaux ou la police de proximité. Il a permis de renforcer l’entraide, de rompre l’isolement de certaines personnes et d’apaiser les tensions.

D’autres activités ponctuelles ont également été proposées : participation à la Nuit des musées, tournoi de football inter-sites ou encore prestations à tarif réduit, telles qu’un service de coiffure. Ces initiatives ont renforcé la mixité sociale, facilité la création de réseaux d’entraide — par exemple au bénéfice de personnes âgées — et permis de résoudre certaines situations conflictuelles grâce à une médiation active sur le terrain.

Bien que des défis subsistent, les effets positifs sur le vivre-ensemble et sur la qualité des relations entre les habitant·es ont été concrets. Un projet culturel en collaboration avec l’établissement médico-social voisin est en préparation pour l’été 2025. Il visera à renforcer l’ouverture du site sur le quartier et à valoriser l’implication des habitant·es dans la vie locale.

Illustration à Nyon : l’inclusion par la culture

À Nyon, en 2024, le travail de proximité dans un immeuble s’est appuyé sur plusieurs collaborations avec des partenaires culturels, dans le but de favoriser l’inclusion et de renforcer les liens sociaux.

Une initiative marquante a été menée en partenariat avec le festival de films documentaires Vision du Réel. Elle a permis à des personnes migrantes de créer des capsules vidéo autour d’un objet symbolique représentant leur parcours et leur nouvelle vie en Suisse. Ces productions ont été projetées dans le cadre du festival, en partenariat avec Pro Senectute et une école locale. Les participant·es ont également soutenu l’événement en tant que bénévoles.

Par ailleurs, un partenariat avec la salle de spectacle voisine, l’Usine à Gaz, permet à des habitant·es de s’impliquer dans des travaux d’utilité publique, favorisant ainsi leur intégration sociale et professionnelle. Une fête des voisin·es, organisée avec cette institution, a réuni les habitant·es autour d’un débat, d’un concert et d’une action collective de nettoyage. Ces moments ont renforcé la solidarité au sein de l’immeuble et favorisé l’ancrage des personnes migrantes dans leur quartier.

Ces initiatives culturelles ont constitué des leviers d’inclusion et de cohésion sociale, en multipliant les occasions de rencontre, d’échange et de valorisation des parcours. Elles ont permis de tisser des liens durables et de faciliter l’intégration des personnes migrantes dans leur environnement.

Pour 2025, de nouveaux partenariats sont en cours de développement, notamment avec le Musée du Léman, afin de proposer des projets communautaires renforçant l’implication dans la vie culturelle locale.

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